Pierre Bianco, commerçant et travailleur indépendant, gère le magasin de prêt-à-porter Évolution à Manosque. Il représente et défend les droits des Travailleurs Indépendants au Conseil de la Protection Sociale des Travailleurs Indépendants (CPSTI).

Ude Info : Pourquoi est-ce important que les travailleurs indépendants soient représentés et défendus ?

Bien souvent, les indépendants ne savent pas qu’ils peuvent être aidés par une action sociale : effacement de dettes, échelonnement de paiement, étude de leurs droits dans des cas particuliers…

Le statut des indépendants a été réformé. Le RSI a disparu en 2018 et maintenant les TI cotisent au régime général : CPAM, Urssaf, Carsat pour la retraite. Or, il existe toujours de grandes incohérences en termes de droit pour ces entrepreneurs !

Dans des cas de maladie du dirigeant indépendant – où l’entreprise est forcément à l’arrêt – les indemnités ou aides sont souvent insuffisantes. Ce temps de « non-travail » peut aussi impacter le calcul des trimestres de retraite ! Ce ne sont là que quelques exemples de disfonctionnement…

Ude Info : Quel est votre rôle au CPSTI, comment fonctionne cette instance ?

Au sein du CPSTI, qui est une instance régionale, je suis président de la Commission des recours amiables. En janvier 2022, le CPSTI fonctionnera avec une vingtaine de membres issus de toute la région. Chaque membre a aussi un rôle dans les instances départementales de son département : CPAM, Urssaf… Ainsi, je suis conseiller au sein de la CPAM 04/05. Le but est vraiment de porter la voix et les problématiques des travailleurs indépendants.

Ude Info : Quels types de recours traitez-vous en commission ?

On traite de dossiers de TI en invalidité (handicap, perte de la vue par exemple récemment) qui peuvent se retrouver avec beaucoup de dettes ; de dirigeants en difficulté financière suite à leur cessation d’activité si la clôture a mal été déclarée au CFE... Certains chefs d’entreprise indépendants n’osent pas parler de leurs problèmes, ils ont honte. Mais ils ont droit à un(e) assistant(e) social(e) en cas de coup dur, et des solution financières existent pour les cas complexes !