Cela faisait quelques temps que nous souhaitions offrir aux entrepreneurs des Alpes-de-Haute-Provence une rencontre avec l’économiste Jean-Marc Daniel. Un homme aux idées libérales assumées, un brin espiègle et assurément provocateur. Il sera là pour faire le show sur la scène du théâtre Jean le Bleu le 29 septembre, et pour nous parler d’économie (mais pas que) !

L’œil vif, le rire communicatif, Jean-Marc Daniel nous a livré quelques-unes de ses positions sur des sujets d’actualités. De la définition d’économiste aux enjeux d’avenir pour les TPE-PME en passant par la question du pouvoir d’achat, retour sur cet échange « surnaturel ».

Ude info : Jean-Marc Daniel, quel est le rôle d’un économiste dans notre société actuelle ?

Jean-Marc Daniel : En période de crise, de bouleversements, on voit pousser des économistes experts sur tous les plateaux télé ! Selon moi, un économiste sérieux, c’est un mathématicien qui adore l’histoire et accorde une grande importance… au libéralisme (rires). Il est également essentiel qu’il sache manier les chiffres dans cette discipline.

Quels sont selon vous les grands enjeux qui doivent préoccuper les dirigeants de TPE-PME ?

Tour d’abord, payer moins d’impôts ! L’État est trop interventionniste dans la sphère économique et contraint beaucoup trop les entreprises.

Deuxième chose, et j’imagine que vous allez moins apprécier : les entreprises doivent se préparer à des réductions de leur masses salariales. Attention, je ne dis pas qu’il va falloir se passer de collaborateurs, mais à mon sens les collaborations vont se nouer différemment et sans doute moins à travers le contrat de travail classique. En effet, on voit déjà le modèle du salariat être questionné, au profit d’autres modes d’organisation du travail plus « indépendants ». Il est par exemple courant que des salariés créent leur entreprise en parallèle de leur emploi, que d’autres quittent leur entreprise pour proposer leur expertise en direct avec des clients. À mon sens, il ne faudra plus considérer le modèle du salariat comme la norme absolue ! Les individus qui ont une compétence vont aller vers plus de liberté d’action.

 

 

Vous prônez un libéralisme accru et plus de « secteur privé » dans le domaine de l’économie, au nom d’une conception réformiste… de gauche. C’est une position plutôt inhabituelle pour un économiste ?

Dans les faits, il y a déjà eu dans notre histoire, l’exercice d’un pouvoir politique socialiste et libéral. Le début de la IIIe République, avec Gambetta, homme de gauche, en est l’exemple. Son programme était très libéral ! Il considérait la nationalisation de l’économie et la création d’un statut de la fonction publique comme « une prime à l’oisiveté ». Pour Gambetta, le rôle de l’État n’était pas de gérer l’économie, mais d’assurer l’égalité et la fraternité d’une nation.

La question du pouvoir d’achat est au cœur de l’actu… Quel regard portez-vous sur les mesures prises par le gouvernement à ce sujet ?

J’assume d’être un économiste libéral. Pour moi laisser l’État intervenir sur les questions de pouvoir d’achat n’a rien de logique ni de normal. Si vous voulez mon avis la seule solution valable pour augmenter le pouvoir d’achat est de travailler plus.
Aujourd’hui c’est la notion de productivité qui doit être remise au cœur des réflexions sur le travail.

Après cet échange, vivant, passionnant parfois déstabilisant, c’est avec une bonhommie incroyable que Jean-Marc Daniel nous a quitté : « Je vous laisse, je dois aller débattre avec le Ministre Olivier Dussopt sur un plateau TV. On se voit bientôt… J’adore Giono, j’aimerais visiter les toits de Manosque ? »

 

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