À l’occasion de cette nouvelle année, l’UDE 04 vous propose de découvrir les envies de changement qui animent les entrepreneurs du territoire pour 2018. 
Cette semaine, Didier Long, cogérant des Transports Brémond à Peyruis, partage ses attentes législatives concernant la filière des transports et ses projets.

 

M. Didier Long, si vous aviez un souhait à formuler pour la communauté entrepreneuriale en 2018 ?

Je souhaite aux entrepreneurs d’obtenir plus de simplification et de transparence sur l’utilisation des fonds récoltés via les taxes. Il est nécessaire de mieux comprendre à quoi ils servent et comment ils sont répartis.

Quel changement majeur espérez-vous pour 2018 afin de faciliter l’évolution de votre entreprise Transports Brémond ?

Nous avons actuellement énormément de mal à recruter des conducteurs qualifiés en CDI. Ils sont indispensables au développement et à la pérennisation de nos entreprises. Nous sommes contraints de passer par des intérimaires et même par ce biais, nous avons des difficultés. Notre secteur d’activité à un besoin immédiat de 25 000 conducteurs routiers. 
Sur ce point des changements urgents s’imposent.

Quelles principales difficultés rencontre aujourd’hui la filière des transports routiers en France, et quelles mesures attendez-vous pour les résoudre ?

Nous, transporteurs français, souffrons de la concurrence des transporteurs des pays d’Europe de l’Est. Leur règlementation sociale est beaucoup moins contraignante et coûteuse que la nôtre. Nous sommes loin de l’harmonisation sociale européenne et notre pavillon est fortement mis à mal. Le seul moyen mis en place pour nous aider a été de limiter les opérations de cabotage, mais les contrôles sont inefficaces et il est facile de contourner le système.
De plus, ces transporteurs ont déployé sur notre territoire une multitude de véhicules légers, démunis de tout système de contrôle des temps de service, pour effectuer des transports dans des conditions de sécurité déplorables. Pour vous donner un exemple au départ de n’importe quel endroit en France, ils sont capables de livrer en 24 h toute l’Europe !

Avez-vous mis en place des collaborations avec des entreprises des Alpes-de-Haute-Provence en 2017 ? Sont-elles amenées à se poursuivre ? 

Oui, nous devons beaucoup aux entreprises du département qui nous font confiance, car historiquement l’entreprise était axée sur les transports de deux usines emblématiques du 04. La rigueur sur la qualité de service qu’elles nous ont imposée nous a ensuite permis de répondre aux besoins de développement du pôle « senteurs saveurs » en apportant des solutions transports maîtrisées sur toute l’Europe.
Notre leitmotiv étant la qualité et le service, certains de nos clients sollicitent nos compétences pour sécuriser leur transport, notamment sur des marchandises dangereuses spécifiques.
Nous mettons tout en œuvre pour développer des relations commerciales locales avec nos clients mais aussi avec nos fournisseurs, basés à plus de 80 % dans le 04.

Avez-vous des projets de développement pour l’année à venir ?

Nous envisageons d’ouvrir une agence à Lyon, région au départ de laquelle nous sommes de plus en plus sollicités. Le démarrage de contrats acquis dernièrement avec un client historique a boosté et assis cette volonté de longue date. Le projet est en cours de finalisation.
L’autre projet, plus local, a pour ambition de proposer des solutions de logistiques globales aux entreprises (stockage, préparation de commandes, gestion et organisation des flux, etc.).