En cette Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2019, nous avons donné la parole à des femmes entrepreneurs engagées. Comment vivent-elles leurs réussites dans des secteurs parfois réservés aux hommes, que révèlent leur parcours ? Elles bousculent les idées reçues et viennent renforcer l’évidence que femme ou homme, on a tous notre place dans le monde entrepreneurial !

 

Agnès Put est co-dirigeante de la Boyauderie Sisteronnaise. La tradition des métiers de la viande s’est transmise de père en fille dans la famille : en 1985, du haut de ses 21 ans, elle se lance en créant sa propre entreprise de boyauderie.

 

Agnès, pourquoi avoir choisi les métiers de la viande, un univers difficile et plutôt masculin ?

Mon père était chevillard, j’ai toujours vécu en lien avec le monde des abattoirs et de la viande, cela m’a semblé naturel de poursuivre dans cette voie que je connaissais bien. En 1985, à 21 ans, j’ouvre mon entreprise de boyauderie avec mon mari (qui n’était pas du secteur). Mes parents m’ont soutenue, ils m’ont fait confiance. Il a fallu gagner nos galons dans ce milieu composé d’hommes d’expérience et plus âgés ! Puis, on a lancé des spécialités de pieds et paquets, et il y a 8 ans les « Mijotés de Provence ».

 

Vous êtes très engagée dans les fédérations du secteur. Avez-vous remarqué des évolutions sur la place des femmes ?

Je suis mandataire à la Fédération régionale des industries agro-alimentaire (FRIAA), à la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France, ainsi qu’à la Chambre syndicale de la Boyauderie où j’ai été la première femme à rentrer au bureau. J’ai été également investie à l’UDE 04 il y a quelques années.

Vers 1990, il n'y avait presque que des hommes dans ces instances, maintenant, les femmes ont pris leur place, en tant que présidente ou membre actif. Les générations changent, les mentalités évoluent.

 

Avez-vous un message pour les jeunes femmes qui veulent entreprendre ?

Le monde entrepreneurial est parfois plus dur, plus exigeant avec les femmes : il faut être irréprochable. Mais je pense que cela avance dans le bon sens. Les jeunes ont plus de modèles positifs de femmes qui réussissent à mener brillamment une entreprise. Ensuite, il faut avoir l’envie et le tempérament !