Le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale, a largement mis en avant la valeur travail en insistant sur le fait que celui-ci « doit mieux payer que l’inactivité ». Il s’est dit résolu à « répondre au défi des emplois non pourvus » en faisant en sorte d’inciter à la reprise d’un emploi. La CPME partage naturellement cette préoccupation à l’heure où les entreprises rencontrent toujours des difficultés à recruter. Elle met cependant en garde contre l’instauration d’un compte épargne temps universel (CETU) qui risque non pas d’être ce « véritable sac à dos social » vanté par Gabriel Attal, mais un boulet social inadapté à la réalité des petites entreprises.

 

 

/// Quant à l’idée de « désmicardiser la France » portée par le Premier ministre, si elle est vertueuse sur le principe, il conviendra, au-delà du SMIC, de se pencher en parallèle sur l’écart sans cesse grandissant entre le salaire net et le salaire brut. La question du coût du travail est au cœur de ce sujet, et ce n’est malheureusement pas l’acquisition de congés payés pendant les arrêts maladies qui va contribuer à le faire baisser.

 

La Confédération des PME se félicite également de la volonté affichée de « débureaucratiser la France ». Il s’agit là d’un point crucial pour les entrepreneurs qui, à l’instar des agriculteurs, croulent sous le poids des règlementations qui prétendent régenter le moindre de leurs faits et gestes. Le « test PME » réclamé par notre organisation permettrait de s’assurer d’un véritable tournant. La réforme du droit du travail annoncée doit, quant à elle, s’inscrire dans le droit fil des « ordonnances travail » qui avaient effectivement marqué une rupture, en donnant de la visibilité aux entrepreneurs et en libérant ainsi la création d’emplois.

 

On peut par ailleurs se réjouir de la prise de conscience de la crise profonde que rencontre le secteur immobilier. Il est effectivement plus que temps de prendre des mesures radicales pour relancer ce secteur essentiel pour notre pays.
De même, à rebours de l’écologie punitive, vouloir faire « rimer croissance et climat » va dans le bon sens mais cela devra se traduire par des actes et un changement de méthode pour donner aux entreprises, qui y sont prêtes, les moyens et le temps nécessaires pour s’adapter aux changements profonds qu’imposent la décarbonation de notre économie.

 

Au chapitre des regrets, la question du déficit et du poids de la dette publique semble reléguée au second plan alors même que notre souveraineté, pourtant évoquée plusieurs fois par le Premier ministre, en dépend. Oui la croissance et le travail contribueront à résorber la dette, non cela ne sera pas suffisant, et l’on ne pourra très longtemps mettre sous le tapis l’indispensable réforme de la fonction publique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’expérimentation généralisée de la semaine de 4 jours dans les administrations augure mal d’une véritable volonté d’agir dans ce domaine.

 

Enfin la CPME, solidaire du quotidien cauchemardesque des entrepreneurs de Mayotte, approuve l’idée d’une législation spécifique propre à ce territoire confronté aux pires difficultés. Il est impératif de ne pas abandonner nos concitoyens mahorais. 

 

(Source CPME nationale - Crédit photo Filagerie)